Dans mon premier article de blogue, j’ai pensé qu’il serait intéressant d’esquisser une réponse à la question que l’on me pose souvent lorsque je dis que je suis peintre : que peignez-vous ? Je peins de manière figurative, ce qui signifie que lorsque vous examinez mes œuvres, vous pouvez identifier ce que vous voyez. Vous avez l’impression que derrière chaque image se cache une histoire, et vous avez raison. Je raconte des histoires avec mes crayons et mes pinceaux.

Quelle est l’histoire ayant inspiré « Bouée de sauvetage » ?

Vous remarquerez sur mon site web que sous chaque œuvre, il y a un titre. Si je vous dis que le titre fait partie de l’œuvre, vous aurez peut-être envie de me demander ce que font tous ces hommes d’affaires flottant dans le ciel, et quel est le lien entre cette scène et une « bouée de sauvetage ». Dans mon œuvre, il y a toujours une énigme à résoudre. Vous ne pouvez pas tout comprendre d’un seul coup. Soyez indulgents avec moi. Je vous raconterai l’histoire à la fin de l’article.

D’où viennent mes histoires ?

Chaque toile ou chaque dessin a sa propre histoire. Sur mon site web, mon œuvre est répertoriée sous six thèmes, mais ce classement ne sert que de repère. Toutes mes œuvres ont une chose en commun : elles reflètent des épisodes marquants de ma vie personnelle. 

L’inspiration me vient sous forme « d’épiphanies » comme j’aime les appeler. Semblables à des étincelles, soudaines et précieuses, ce sont des moments où ce que j’observe suscite en moi une intense émotion : l’admiration, l’indignation, la compassion, l’espoir, le désespoir, ou le sens aigu du ridicule. Aussitôt, des images commencent à se former en mon esprit. Ces images évoluent, elles mûrissent comme des fruits, et je ne retrouverai de paix qu’après avoir choisi la bonne. C’est comme chercher la solution à une équation complexe, sauf que pour moi, l’œuvre d’art est la solution.

« Bouée de sauvetage »

C’est une histoire que j’ai dû réapprendre à mes dépens : la vie est bien plus douce lorsqu’il y a quelqu’un auprès de vous pour vous soutenir. 

En tant que fonctionnaire, j’étais souvent dépassée par les réalités de l’expérience bureaucratique. À l’époque, la plupart des personnes en position d’autorité étaient des hommes. Il y avait de nombreux autres défis, et ils existent encore.

Il fallait souvent travailler avec un patron capricieux et constamment veiller à ne blesser personne au sein de l’organisation. Il fallait savoir faire face à la concurrence et réconcilier les rivaux. À qui pouvaient s’adresser les victimes de harcèlement ou les membres d’une équipe qui se voyaient refuser une promotion pourtant bien méritée? C’était toute une épreuve d’échouer un concours. Si par inadvertance, on oubliait sur son bureau un document confidentiel, les conséquences pouvaient être graves. Il fallait vraiment comprendre les rouages administratifs. Et chaque évaluation pouvait tourner en cauchemar. Pour moi, c’était un monde difficile, j’avais du mal à m’y retrouver.

Dans ces moments-là, il était bon d’avoir auprès de soi quelqu’un qui vous écoute et qui vous tend la main. Dans ces moments-là, le ciel était trouble, vous aviez l’impression de perdre vos repères, et il était très difficile de naviguer tout seul. Pour remonter la côte et reprendre son élan, rien n’avait plus de valeur que l’amitié humaine.